L’idée du test est de vérifier le comportement d’un bouclier historique face à des armes parfaitement tranchantes, puisque les combats de reconstitution moderne se font toujours à l’arme non tranchante. Et nombre de reconstitueurs du monde médiéval ont tendance à oublier peu à peu que les armes du passé étaient tranchantes, et que les impacts sur

le matériel sont autant à prendre en compte que les impacts sur le corps humain. C’est un écu typique de la fin du XIIIe siècle, réalisé par Daniel MILLIUS « Les Boucliers de l’Andlau » en matériaux historiques : planches de pin épaisses de 15 mm assemblées à la colle d’os avec rainures-languettes (languettes en tilleul), recouvert de trois couches de toile de lin elles aussi collées à la colle d’os. L’épée est un modèle forgé par « Armart » parfaitement aiguisée, à lame assez raide.

 

 Test 1:

   Il s’agit de tester des impacts violents d’une épée tranchante sur un bouclier de bois recouvert de toiles de lin. Plusieurs coups violents sont assénés, et au final, les couches de tissu sont tranchées net, mais le bois ne souffre pas de la coupe. C’est logique, le sens des fibres du bois étant perpendiculaire au fil de l’épée, il n’est pas possible de sectionner le bois.

 

 Vidéo du test 1 :

 

Test 2:

   L’idée est de tester un coup de force normale d’une épée tranchante sur un bouclier présenté non pas sur le plat, mais sur la tranche du bouclier, de sorte que le fil de bois et de l’épée soient parallèles. Il s’agit en fait d’expérimenter une possible technique d’escrime de duel consistant à piéger l’épée de l’adversaire dans le bouclier pour le désarmer et remporter le duel. Le premier coup est porté en coup droit, donc de droite vers gauche. L’épée entaille légèrement le bouclier mais ne pénètre pas et ne reste pas coincée.

 

Vidéo test 2.1 :

 

  

 Le second test porte sur un coup porté en revers, donc de gauche vers droite. Cette fois-ci, la lame se plante sans aucun problème dans le bouclier, suffisamment profondément pour rester totalement bloquée dedans. En situation de combat cela peut permettre au porteur du bouclier de bloquer la lame piégée de son adversaire et lui porter un ou

plusieurs coups décisifs. Le test est renouvelé une seconde fois pour confirmer le résultat du test.

 

Vidéo test 2.2 :

 

                                       La lame est coincée dans le bouclier :

 

Conclusion du test.

 

   Un bouclier résiste très bien à une arme tranchante, mais il s’en sortira endommagé au niveau visuel et esthétique, ce qui suppose que peut-être nos ancêtres devaient procéder régulièrement à des réparations sur la surface de leur bouclier. Du moins les dégâts sont-ils bien plus impressionnants sur la surface de l’écu que ceux occasionnés par des armes non tranchantes dans le cadre de combats de reconstitution.

   D’autre part, l’idée de piéger une lame dans le bouclier peut s’avérer efficace dans le contexte d’un duel, sur un coup porté en revers. Une fois la lame coincée dans le bouclier, l’adversaire se retrouve totalement désarmé. Cependant, cette technique ne serait réellement intéressante que dans l’optique d’un duel, car dans un combat de masse (bataille, tournoi…) piéger une lame serait certes efficace contre un adversaire, mais une fois le combat remporté contre lui, l’épée reste coincée dans le bouclier, et suffisamment bien coincée pour qu’il ne soit pas possible de la déloger seul, surtout en plein combat. L’épée bloquée dans l’écu serait donc un handicap pour le porteur de l’écu face à d’autres adversaires. Sans doute est-il possible d’émettre l’hypothèse qu’il pouvait s’agir là d’un coup spécial, une « botte » qu’il est possible de placer lors d’un duel, de façon très ponctuelle.

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